Riders of Justice (Anders Thomas Jensen, DK, 2020)

Markus, militaire danois en poste en Afghanistan, rentre précipitamment chez lui après la mort de son épouse dans un accident de métro pour s’occuper de leur fille. Un rescapé, Otto, prend contact avec Markus et lui explique que l’accident était en fait un attentat soigneusement orchestré.

Justice rendue pour ATJ

Le pied. Anders Thomas Jensen continue ses réflexions sur la violence en piratant cette fois ouvertement du Liam Neeson Takenisé, mais sans jamais le parodier. Il ne se moque pas, car s’il s’interroge sur ce besoin de défouloir de tout un chacun, il semble le partager avec cette complicité du pote assis à côté de vous sur le canapé, une bière à la main. Raison pour laquelle il passe derrière la caméra ? Susanne Bier, réalisatrice pour laquelle il a beaucoup écrit, n’a pas voix au chapitre, mais l’on sent que le film prolonge bien son Revenge par exemple (Oscar du meilleur film étranger en 2011). A en croire Mads Mikkelsen, l’idée était en effet de fusionner l’univers trash d’ATJ et le style des scénarios plus mainstream – à débattre – qu’il écrit habituellement pour les autres. Bon, « les boys » sont de retour pour la déconnade, mais comme d’habitude le scénario et la tonalité humaniste supplantent le potache. Sur ce point, l’apport tout en nuances du jeu de Nikolaj Lie Kaas est encore une fois considérable. Enfin reconnu à sa juste valeur grâce aux Enquêtes du département V, il mérite lui aussi un bon coup de projo sur ses talents.

On sent tout de même le rééquilibrage normatif après un très gonflé Men & Chicken qui aura occasionné des vagues de rejets, même au DK. ATJ reçoit encore des lettres d’insulte pour l’avoir commis. Là il réussit son coup : Riders of Justice a dépassé Drunk rayon démarrage de l’année 2020 dans son propre pays. Nouveauté: le début et la fin qui enrobent le tout façon joli conte m’ont cueilli. La jaquette internationale du BR (cf. ci-dessous) joue la carte du DTV actionner, et elle en appelle aux frères Coen pour raccrocher l’humour à ces célèbres référents en matière d’absurde, mais c’est dommage. ATJ est un auteur à part entière, depuis le temps il ne devrait pas avoir besoin de ça. C’est la malédiction qu’il s’est choisie en jouant de la sorte avec les genres et en se moquant des étiquettes qui, pourtant, aident à vendre. Vendons : voilà encore un incontournable du maître. Selon les retours lisibles ça et là, beaucoup découvrent l’artiste avec grand plaisir. Si certains s’estiment – à raison – truandés par la jaquette mensongère, d’autres s’avouent agréablement surpris par cette tonalité nouvelle. C’est très plaisant à lire. Il n’est jamais trop tard pour découvrir un auteur… et réévaluer l’ouverture d’esprit du public si besoin était.

Pour la suite, comme beaucoup d’autres ATJ se tourne vers la TV. Avec son complice Nikolaj Arcel (A Royal Affair) il travaille sur l’adaptation en 6 épisodes du roman criminel The Monster of Florence pour Studiocanal avec Antonio Banderas en tête d’affiche.

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